"Il y avait bien là ce jour, aux hammans, 200 baigneuses. Les premiers
sofas furent couverts de coussins et de riches tapis, et ces dames s'y
placèrent, les esclaves les coiffèrent, toutes étaient dans l'état de
nature, toutes nues. Cependant, il n'y avait parmi elles ni geste
indécent, ni posture lascive, elles marchaient et se mettaient en
mouvement avec cette grâce majestueuse !
Il y en avait plusieurs de bien faites, la peau d'une blancheur éclatante, et n'étaient parées que
de leurs beaux cheveux séparés en tresses, qui tombaient sur les
épaules et qui étaient parsemés de perles et de rubans : belles femmes
nues dans différentes postures ; les unes jasant, les autres
travaillant, celles-ci prenant du café ou du sorbet, quelques autres
négligemment couchées sur leurs coussins. De jolies filles, de 16 à 18
ans, sont occupées à tresser les cheveux des baigneuses de mille
manières... Après le repas on finit par donner le café ou les parfums,
ce qui est une grande marque de considération ; alors, de cette manière,
deux jeunes esclaves à genoux encensèrent pour ainsi dire mes
cheveux..."
( Extraits
des lettres de Lady Montague - Mary Wortley Montagu (26 mai 1689 - 21
août 1762), épouse de l'ambassadeur de Grande-Bretagne en Turquie,
publiées à Londres en 1764. Une source inestimable sur les femmes dans
l'empire ottoman au XVIIIe siècle. En
effet, en tant que femme, elle put avoir accès à des lieux interdits
aux hommes : harems ou bains par exemple ; plus généralement, elle eut
de véritables contacts avec les femmes ottomanes.
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