Depuis la
révolution des plus si nouvelles technologies, un art est en train de se
perdre : celui de la conversation.
Si les débats
pullulent à la radio et à la télévision, dans la vie civile, en revanche, il
est de plus en plus rare de traiter un sujet de manière un tant soit peu construite, un tant soit peu
approfondie.
Dans les nombreux
diners, une fois échangés trois banalités entendues quelque part ou quelques
bons mots reçus sur Facebook, on passe à l’actualité ou à la rumeur suivante
qui sera tout aussi rapidement « zappée ».
Argumenter
devient un effort que plus personne n’a envie de fournir et par manque d’habitude
la contradiction est souvent confondue avec de l’agression.
Converser,
surtout, implique d’écouter et de s’intéresser à quelqu’un d’autre que soi, ce
qui divertit de moins en moins de gens. Dans les réunions de travail, chacun
regarde ses mails et ne lève le nez de son téléphone que pour les points
« qui le concernent », ce qui n’aide ni à la convivialité ni à la
vision globale des problèmes.
Même en famille,
beaucoup ont pris l’habitude d´ « êtres seuls ensemble » et les
retrouvailles se résument à voir parents, proches et enfants jouer avec leurs
écrans tactiles dans la même pièce. Rares sont les longues soirées ou on se
livre encore à cette activité délicieusement inutile : « refaire le
monde », comme sont rares ces moments où l’on parle vraiment des choses
qui nous tiennent à cœur.
Reste un
mystère : pourquoi écrire sur un Smartphone à des personnes éloignées
est-il plus séduisant que parler à celles qui sont présentes ?
Sur les réseaux
sociaux, les questions sont simples et les réponses immédiates, rendant
intolérable les délais qu’implique la « vraie vie » avec ses nuances,
ses lenteurs et ses contradictions.
Les machines,
enfin, nous donnent l’illusion d’être accompagnés en nous évitant les exigences
et les risques de véritables relations.
Si quelqu’un se
retrouve seul, dans une soirée, vous le verrez trépigner quelques secondes et,
au lieu de se présenter à quelqu’un, chercher frénétiquement son portable.
Remplissant ce vide éphémère de connections virtuelles, l’esseulé d’une minute
racontera aux inconnus qui lui servent d’amis, à quel point cette soirée où il
se désespéré est géniale !
C’est à croire
parfois que la solitude, le fait de ne pas être regardé ou écouté quelques
secondes, suffirait a le désintégrer.
Je pense que
c’est tout au contraire. Regardons-nous. Écoutons-nous. Raccrochons.
Qui parle sème,
qui écoute récolte (Proverbe persan)
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